L’édition 2022 du Forum français sur la gouvernance de l’Internet (FGI France) s’est tenue avec succès lundi 5 décembre 2022 à Paris et à distance. Rendez-vous annuel de l’écosystème Internet français, le Forum a rassemblé acteurs publics, secteur privé, société civile, communauté technique et monde académique à Paris et à distance pour la première fois depuis 2020 pour échanger sur les futurs d’une gouvernance de l’Internet en débat et d’un internet en construction.
Une gouvernance de l’Internet en débat.
Dans la continuité du 17e Forum mondial sur la gouvernance de l’Internet qui prenait fin vendredi 2 décembre à Addis Abéba en Ethiopie, le Forum français a montré la pertinence de faciliter un échange sur la gouvernance de l’Internet au niveau national, ensemble d’initier des collaborations et des rencontres pour construire Internet demain.
Cette édition du FGI France a été riche en débats et en rencontres. Une plénière sur le futur des gouvernances du numérique, que j’ai eu le plaisir d’animer avec Jessica Galissaire de Renaissance numérique, a rassemblé Benoît Loutrel de l’ Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM), l’ambassadeur Henri Verdier, Tawfik Jelassi de l’UNESCO, Maryse Artiguelong de la Ligue des droits de l’Homme, Gilles Brégant de l’Agence nationale des fréquences (ANFR) et Thomas Dautieu de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) et a mis en perspective non pas le mais les futurs des gouvernances du numérique ; ou peut-être de la gouvernance des numériques.
Quatre ateliers de l’avenir numérique ont permis cette mise au pluriel :
- Un atelier Formation et numérique responsable ;
- Un atelier Interconnexion et neutralité d’Internet ;
- Suivi l’après-midi d’un atelier sur Futur de la régulation du numérique en Europe. Vers une régulation ouverte ?
- Et d’un atelier sur la Fragmentation d’Internet.
C’est en somme la nécessité de parler de numérique au pluriel et d’inscrire Internet dans un futur souhaitable, de la donnée aux constellations de satellites, à la place de l’utilisateur dans ces gouvernances.
Un Internet en construction ?
Internet n’est pas achevé, ni plus n’est-il acquis. À l’heure de l’interdépendance numérique, une mise en perspective, tout autant une mise en abyme, d’Internet dans les Internets est une vertu cardinale.
À quelques années de la revue à 20 ans du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), il s’agit d’interroger Internet aujourd’hui et de favoriser un écosystème dynamique et exigeant en mesure de répondre aux enjeux soulevés par Internet demain.
C’est pourquoi l’édition 2022 du Forum français a voulu s’entourer des arts d’à côté. Une exposition de plus de vingt œuvres originales créées pour l’occasion, des ateliers, les dessins du dessinateur Placide, autant de moyens d’amener à réfléchir et à représenter Internet autrement.
La plénière de clôture de cette édition s’est déroulée en quatre temps. Tout d’abord une restitution des quatre ateliers par les étudiants du Master 2 Droit des activités numériques de l’Université Sorbonne Paris Nord co-dirigé par Guilhem Julia et Anne Cammilleri, suivie de l’intervention d’Axelle Lemaire (Croix Rouge), Secrétaire d’État chargée du Numérique et de l’Innovation de 2014 à 2017, qui est revenue sur l’importance de l’innovation pour la transformation numérique mais aussi de sa sobriété.
Précédant la clôture une table ronde « Environnement : vers un nouvel agenda numérique ? » a vu l’intervention de Serge Abiteboul (Arcep), Véronique TORNER (Alter Way, Numeum), Gilles Babinet (Conseil national du numérique), Pierre Bonis (Afnic) et Nicolas Chagny (Internet Society France, WebForce3). La discussion, animée par Sébastien Bachollet (EURALO) et Nathalie Bouarour (CNNum), a permis de mettre en avant l’importance de compétences pluridisciplinaires pour comprendre les différentes facettes des transitions numérique et écologique, de même que la nécessité de données pour appréhender le coût environnemental des produits numériques tout au long de leur cycle de vie. S’il représente un coût environnemental, le numérique contribue aussi à sa réduction.
Le dernier mot sera laissé à Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications (…)
Remercions les intervenants, les modérateurs, les rapporteurs pour la qualité de leurs interventions, de même que les équipes techniques et le Comité d’organisation multi-parties prenantes du Forum dans l’esprit du SMSI, bravo !