Dans le contexte concurrentiel amorcé en France dans les années 80 par la décentralisation, les territoires ont à cœur de développer l’attractivité tant touristique, qu’industrielle en favorisant un bilan des flux migratoires positif. Ces enjeux les ont amenés à penser leur rayonnement sur le plan national, voir international. Des stratégies de promotion ont émergé, matérialisées régulièrement par l’affichage de marques de territoire dans les couloirs du métro parisien. Chacune vantant les mérites de leur pôle de compétitivité ou de leur cadre de vie avantageux.
Lors du lancement à Paris, en 2008, par l’ICANN du programme des nouvelles extensions, les entités en charge des territoires ont vu l’intérêt de s’interroger sur le prolongement numérique de leurs initiatives. En effet, quoi de plus légitime que de renforcer cette dynamique concurrentielle par l’acquisition d’un « morceau » d’Internet ? D’ailleurs, les territoires nationaux bénéficient d’un tel dispositif depuis longtemps avec les extensions nationales (country-code Top-Level-Domain), mais en fait-on, en France, un axe stratégique pour rayonner sur le plan numérique et jouer sur les connotations induites ?
Au-delà des noms de domaine à caractère officiel s’appuyant sur le fameux « .gouv.fr », les initiatives françaises tardent à se réunir sous l’étendard numérique national tel que le démontre l’usage récent de www.france-2020.com lancé par le MEDEF. Et pourtant, les premiers éléments issus de la consultation publique sur la marque France montrent le capital dont bénéficie notre territoire — et envié par nos voisins — tel que la créativité ou la passion qui anime régulièrement notre processus productif. Gageons que le savoir-faire français concernant l’adressage et l’originalité du modèle de gestion de l’extension hexagonale soient reconnus comme des avantages compétitifs pour le rayonnement de la France à l’instar des stratégies territoriales s’articulant sur le lancement prochain de nouvelles extensions géographiques (géoTLDs).