Des professionnels des TIC, de nationalités diverses mais pas représentatives au plan géographique, ont été invités à répondre à ce questionnaire mis en ligne fin 2008 – début 2009.
1. Contexte et objectifs de l’enquête
Cette enquête visait d’une part, à rechercher une vision commune des tendances, se traduisant par des consensus, et d’autre part, à identifier des divergences résultant de questions qui divisent ou pour lesquelles aucune visibilité n’est connue au moment de la réponse au questionnaire. Consensus et divergences constituent la toile de fond technologique.
Cette toile de fond sous-tend alors deux objectifs complémentaires : servir d’une part, d’outil d’aide aux choix d’orientations stratégiques en matière de TIC à moyen-long terme, et d’autre part, de base à l’évaluation d’opportunité de projets et d’actions à court-moyen terme.
2. Structure de l’enquête et thématiques couvertes
Cette enquête comporte 72 questions réparties sur trois thèmes, « A. Architecture globale de l’Internet », « B. Nommage Internet, identifiants et identités » et « C. Tendances chez l’utilisateur » et 4 questions de clôture pour l’aide à la classification (partie D). Les 72 premières questions prennent la forme d’assertions et appellent des réponses exprimant un niveau d’accord variable avec les assertions proposées par l’auteur de l’enquête : « 1 : Tout à fait d’accord », « 2 : Plutôt d’accord », « 3 : Incertain / Pas d’avis », « 4 : Plutôt pas d’accord » et « 5 : Pas du tout d’accord ».
Il est à préciser qu’en répondant, les participants n’expriment pas un souhait personnel (s’ils sont pour ou contre une telle évolution ou telle rupture technologique), mais plutôt une prédiction sur la base de leur connaissance du terrain et/ou de activité de prospective.
3. L’échantillon de répondants
164 répondants ont participé à cette enquête. 137 d’entre eux se sont arrêtés avant la partie C et 135 avant la partie D. Seuls 131 sont allés jusqu’au bout du questionnaire. L’essentiel du dépouillement a porté sur ces derniers, pour lesquels les données de classification étaient disponibles et exploitables.
4. Synthèse des « consensus » vs « divergences »
Pour le dépouillement de l’enquête (traitement des données brutes, analyse des données, interprétation…), l’AFNIC s’est fait accompagner par l’ENSAE Junior Études (« Junior entreprise » de l’École Nationale de la Statistique et de l’Administration Économique). Dans le cadre de la démarche conduisant à obtenir les éléments constitutifs de la toile de fond, une acception pour les notions de consensus et de divergence d’opinions a été proposée. Ces deux notions sont décrites, avec définition de seuils, dans la partie « méthodologie » accompagnant les résultats de l’enquête.
Sur les 72 opinions proposées aux sondés dans le questionnaire, les 9 assertions suivantes recueillent un consensus fort* en termes de prédictions :
Partie « A. Architecture globale de l’Internet » :
- Q2. « L’Internet restera l’infrastructure dominante pour les échanges mondiaux de données »
- Q4. « IP sera à la base des services offerts sur les téléphones mobiles »
- Q24. « Les standards ouverts resteront dominants pour les usages de l’Internet »
- Q27. « Les risques d’attaques de déni de service (DoS) à l’infrastructure et aux applications Internet vont s’accroître »
Partie « B. Nommage Internet, identifiants et Identités » :
- Q36. « Le DNS, en tant qu’infrastructure, sera considéré encore plus critique qu’il ne l’est aujourd’hui »
Partie « C. Tendances chez l’utilisateur » :
- Q59. « Ordinateur, téléphone, assistants numériques personnels (PDA) ainsi que de nouveaux types d’équipements (à venir) offriront un large ensemble commun de fonctions pour le grand public »
- Q61. « Les services à base de géo-localisation seront intégrés dans une large variété de produits de grande consommation »
- Q66. « L’automobile, le train, l’avion et le bateau offriront aux voyageurs les mêmes services électroniques (y compris l’accès à l’Internet) qu’au bureau ou à domicile, de manière quasi-transparente (sans prendre en compte la qualité de service) »
- Q67. « Le besoin de traçabilité des biens se généralise à tous les secteurs de l’économie »
À l’inverse, les 7 assertions suivantes mettent en évidence de fortes** divergences d’opinions, soit en raison d’une absence de visibilité, soit parce que la population des répondants est partagée entre deux écoles d’opinions opposées.
Partie « A. Architecture globale de l’Internet » :
- Q8. « La majorité des applications Internet sera régie par une architecture pair-à-pair (P2P) » : Pas de visibilité
- Q9. « Un nouveau type d’architecture pour les applications Internet verra le jour et deviendra dominant » : Pas de visibilité
- Q20. « La consommation d’énergie sera la principale limite au développement de l’infrastructure réseau » : 2 écoles
Partie « B. Nommage Internet, identifiants et Identités » :
- Q52. « Le web sémantique régira l’échange d’informations entre personnes » : Pas de visibilité
- Q55. « Les préoccupations autour de la « vie privée » s’affaibliront en raison de la forte pénétration des services à base d’identités numériques » : 2 écoles
Partie « C. Tendances chez l’utilisateur » :
- Q69.« La majorité des usages Internet suivra par un modèle pair-à-pair » : Pas de visibilité
- Q70. « Un nouveau modèle pour les usages Internet verra le jour et deviendra dominant par la suite » : Pas de visibilité
Enfin, une analyse catégorielle (type d’organisme, fonction occupée…) des points de consensus et divergences permet de mettre en lumière un niveau d’arbitrage différent. À titre d’exemple pour illustrer de manière marquante cette différence, on peut citer l’assertion suivante : Q55. « Les préoccupations autour de la vie privée s’affaibliront en raison de la forte pénétration des services à base d’identités numériques ». Cette assertion qui présentait deux écoles opposées au sein de la population globale, oppose essentiellement deux catégories d’organismes : d’une part la catégorie « agences gouvernementales » qui dégage un consensus « Pour » à plus de 70% de la population de cette catégorie et d’autre part, la catégorie « entreprise/labo privé » qui dégage un consensus « Contre » à plus de 60%.
En savoir plus sur les résultats de l’enquête
Consultez la présentation liée au résultats de l’enquête
* Le consensus « fort » a été obtenu en appliquant les deux seuils suivants : opinion dominante >= 70% et opinion minoritaire.
** Deux indicateurs ont été définis : la différence absolue entre les opinions opposées (« da ») et le ratio (« r ») représentant le poids des opinions contradictoires comparé au niveau d’incertitude (« r »). Si ce ratio est bas, cela signifie que la visibilité sur la question est faible. Pour une forte divergence, les deux seuils suivants ont été appliqués : « 2 écoles » est considéré atteint si da < 20% et r > 1.5 et « Pas de visibilité » est considéré atteint si« niveau d’incertitude » > 33% et da < 20%. En relâchant légèrement ces seuils, on peut obtenir une série complémentaire de divergences.
À propos de l'Afnic
L’Afnic est l’Association Française pour le Nommage Internet en Coopération. Elle est l’office d’enregistrement désigné par l’État pour la gestion des noms de domaine en .fr. L’Afnic gère également les extensions ultramarines .re (Île de la Réunion), .pm (Saint-Pierre et Miquelon), .tf (Terres australes et antarctiques Françaises), .wf (Wallis et Futuna) et .yt (Mayotte).
Outre la gestion des extensions françaises de l’internet, le rôle de l’Afnic s’inscrit dans une mission d’intérêt général plus large, qui consiste à contribuer au quotidien, grâce aux efforts de ses équipes et de ses membres, à un internet sûr et stable, ouvert aux innovations et où la communauté internet française joue un rôle de premier plan. Ainsi, l’Afnic, association à but non lucratif, s’engage à verser annuellement 11 % de son Chiffre d’Affaires lié aux activités du .fr à des actions d’intérêt général, en affectant notamment 1,3 million d’Euros minimum chaque année à la Fondation Afnic pour la Solidarité numérique.
L’Afnic est également l’opérateur technique de registre d’entreprises et collectivités ayant choisi d’avoir leur propre extension, telle que .paris, .bzh, .alsace, .corsica, .mma, .ovh, .leclerc ou .sncf.
Fondée en 1997 et basée à Saint-Quentin-en-Yvelines, l’Afnic compte aujourd’hui près de 90 collaborateurs.