Croissance du .fr et de ses parts de marché
Le .FR a crû de 5.2% en 2017, retrouvant son niveau de 2014 et marquant une rupture par rapport au ralentissement constaté de 2012 à 2016. Cette croissance a été en adéquation avec celle des 28 ccTLD de l’Union européenne (+5% en moyenne) qui renouent globalement avec une dynamique supérieure à celle des quatre dernières années. Les parts de marché du .fr ont augmenté de 0,7 points en 2017 pour atteindre 36,4%, soit son plus haut niveau historique.
On peut aussi noter que le marché du .fr a crû plus vite en 2017 que le marché français des noms de domaine (5,2% contre 3,2%) renouant avec la dynamique constatée avant 2014.
Activité et solde net du .fr
L’année 2017 a été exceptionnelle pour le .fr, en combinant un accroissement significatif du nombre de créations de +6% (668 000 en 2017 contre 627 000 en 2016) confirmant et amplifiant la reprise déjà amorcée en 2016, et une baisse marquée du nombre de suppressions (-9% en 2017), retrouvant le niveau de 2015. Le taux de renouvellement du .fr en 2017 bondit mécaniquement à 83%, un niveau qu’il n’avait pas atteint même en 2011 (82.5%).
La variation du solde net du .fr, qui était essentiellement composée de la variation positive des renouvellements, se trouve donc stimulée en 2016 et 2017 par la variation positive des créations.
Paramètres clés du .fr : taux de création et taux de conservation
Le taux de création (ou dynamique commerciale), représente le pourcentage de noms de domaine créés dans l’année dans le stock en fin d’année. Du fait de l’augmentation des créations de 6% (et une croissance du stock de 5.2%) le taux de création du .fr s’est amélioré en 2017, pour atteindre 21%.
Le taux de conservation mesure la proportion de noms existant en portefeuille en début d’année, qui n’ont pas été supprimés en fin d’année. Depuis 2011, le .fr bénéficie d’un taux de conservation très stable et toujours supérieur à 80%.
Différences avec les ccTLD européens
Il est important de noter que les paramètres clés du .fr ont jusqu’à présent été légèrement décalés par rapport à ceux de ses homologues de l’Union européenne. Son taux de création tend à être supérieur, alors que son taux de conservation, reste en-deçà de ceux de ses homologues. Cette situation peut s’expliquer par le fait que les « ouvertures » du .fr – abandon du système du « droit au nom » en mai 2004, ouverture aux personnes physiques en juin 2006 et aux ressortissants de l’Union européenne en décembre 2011 – ont été notablement plus tardives que celles d’autres ccTLD comme le .de ou le .nl.
On constate que si l’assouplissement du « droit au nom », a été le premier facteur d’accélération de la croissance, c’est l’ouverture aux particuliers qui en a été le facteur déterminant, les deux cumulant leurs effets jusqu’en 2013 sans effet notoire de l’ouverture à l’Union européenne. A partir de 2013, la croissance se ralentit et il faut attendre la fin 2016 pour franchir les trois millions de .fr.
Titulaires du .fr en France et en Europe
Au 31 décembre 2017, 31% des titulaires de .FR étaient situés en Ile-de-France. Les autres régions possédant le plus de titulaires étaient l’Auvergne-Rhône-Alpes (12%), le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (8%), l’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes (7%) et la Provence Alpes Côte d’Azur (7%). Les dynamiques de croissance semblent être assez équitablement réparties, l’Ile-de-France étant notablement en dessous de la moyenne avec ses 3%.
En Europe, depuis l’ouverture du .fr en 2011, le pourcentage de .fr déposés par des étrangers n’a pas cessé d’augmenter, passant de 5% en 2013 à 8.5% en 2017 (+1 point en 1 an). Les titulaires étrangers sont toujours principalement situés en Allemagne (85 000 .FR contre 64 000 en 2016), aux Pays-Bas (36 000 contre 30 000), en Grande-Bretagne (33 000 contre 30 000), en Belgique (31 000 contre 27 000).
DNSSEC et Dépôts en mode multi-années
La proportion de .fr signés au moyen de DNSSEC a triplé entre 2013 et 2017, passant de 4% à 13% soit de 103 000 à 411 000 noms. Cette progression spectaculaire et continue reste malgré tout encore modeste par rapport à celles d’autres registres européens, montrant que l’adoption de cette technique de sécurisation du DNS n’est toujours pas suffisamment déployée en France.
Concernant les dépôts et renouvellements de .fr pour des durées supérieures à 1 an (et pouvant aller jusqu’à 10 ans), ceux-ci sont possibles depuis le 30 mars 2015, pourtant leur progression reste lente avec seulement 7.9% de .fr enregistrés ou renouvelés pour des durées supérieures à 1 an. Les échéances les plus fréquentes sont 2 ans, puis 3 ans, puis 4 ans, l’échéance des 10 ans n’étant plus que symbolique
Enseignements et perspectives 2018
L’année 2017 a confirmé la solidité de la position du .fr sur le marché national, avec les 58% qu’il représente dans la variation globale de ce marché. La reprise des créations, assise sur ce socle solide et combinée à un taux de renouvellement témoignant de l’attachement des titulaires à leurs .fr, permet d’aborder l’année 2018 avec une certaine confiance.
L’Afnic n’entend cependant pas se reposer sur des tendances de fond pour assurer le développement de l’extension qui lui a été confiée par les pouvoirs publics. Elle a un rôle à jouer dans le développement des usages de l’Internet, notamment au niveau des TPE-PME qui accusent encore un retard significatif en matière de présence sur internet. Par ses initiatives, dont Réussir en .fr (www.reussir-en.fr) et Réussir avec le Web (www.comment.reussiravecleweb.fr) sont des exemples saillants, l’Afnic s’efforce de contribuer au développement harmonieux du .fr et de l’Internet en France.
À propos de l'Afnic
L’Afnic est l’Association Française pour le Nommage Internet en Coopération. Elle est l’office d’enregistrement désigné par l’État pour la gestion des noms de domaine en .fr. L’Afnic gère également les extensions ultramarines .re (Île de la Réunion), .pm (Saint-Pierre et Miquelon), .tf (Terres australes et antarctiques Françaises), .wf (Wallis et Futuna) et .yt (Mayotte).
Outre la gestion des extensions françaises de l’internet, le rôle de l’Afnic s’inscrit dans une mission d’intérêt général plus large, qui consiste à contribuer au quotidien, grâce aux efforts de ses équipes et de ses membres, à un internet sûr et stable, ouvert aux innovations et où la communauté internet française joue un rôle de premier plan. Ainsi, l’Afnic, association à but non lucratif, s’engage à verser annuellement 11 % de son Chiffre d’Affaires lié aux activités du .fr à des actions d’intérêt général, en affectant notamment 1,3 million d’Euros minimum chaque année à la Fondation Afnic pour la Solidarité numérique.
L’Afnic est également l’opérateur technique de registre d’entreprises et collectivités ayant choisi d’avoir leur propre extension, telle que .paris, .bzh, .alsace, .corsica, .mma, .ovh, .leclerc ou .sncf.
Fondée en 1997 et basée à Saint-Quentin-en-Yvelines, l’Afnic compte aujourd’hui près de 90 collaborateurs.