Une page se tourne pour moi, une page qui me semble immense aujourd’hui et qui dans quelques années, sans doute, sera perçue comme n’étant pas tellement plus grande que celle d’un calepin. Je suis rentré au service juridique de l’Afnic un premier avril, il est donc temps, six mois plus tard, de faire un point sur mon expérience bonne comme mauvaise.
Attention « Spoiler ! », si elle n’est pas sans tâche, elle est globalement très positive !
Le stage au service juridique : un premier essai partagé
Il est important, ici, de préciser que je suis le premier stagiaire du service juridique de l’Afnic, et que mon intégration était également une première expérience pour le service. J’ai ressenti ce manque d’habitude à travers certaines attentes que l’on avait de moi : Je sors de la Fac, mes expériences professionnelles étaient assez éloignées du cadre de l’Afnic tant sur la forme que le fond. Ainsi, j’ai dû apprendre et appréhender le cadre particulier du nom de domaine, tant d’un point de vue juridique qu’économique. Cela passait donc par la lecture des différents documents et le fait d’appréhender les procédures écrites comme non écrites. Un travail de fond qui demandait une guidance – que j’ai eue – mais qui semblait peut-être un peu utopique quand mis en parallèle avec le délai souhaité pour que j’accède à une certaine forme d’autonomie. La matière est complexe et, en elle-même, peu accessible.
L’Afnic : les premiers pas dans un nouveau monde
Heureusement, on n’est pas laissé seul face à ce monde étrange. Le nouvel arrivant au service juridique peut compter dans un premier temps sur une documentation qui lui est spécialement adressée, lui permettant de se former sur les procédures les plus courantes ainsi que sur les ressources à sa disposition dans le cadre de sa fonction. Cette documentation elle-même ne fait qu’illustrer les différentes réunions organisées en interne du service afin de former le stagiaire sur chaque tâche dont il va s’occuper.
Au niveau de l’entreprise, on retrouve cette volonté d’intégration en proposant un parcours d’intégration composé de plusieurs réunions avec chaque manager de service en présence des autres stagiaires et nouveaux employés. Chaque réunion met en lumière un service et une façon de procéder, permettant à chaque bénéficiaire de ce parcours d’avoir une idée d’ensemble des services et de leurs missions. Si je devais faire deux grosses cases par soucis de simplicité, le « personnel technique » et le « personnel administratif » ne sont pas envisagés comme deux boites noires imperméables l’une à l’autre, car ce parcours permet aux uns et aux autres, quelle que soit leur fonction, d’avoir une idée générale des autres services et de ce que fait l’Afnic. Il y a un souci de ne pas laisser les gens dans le noir, mais de les impliquer dans l’association à tous les niveaux.
Cette volonté de regrouper deux secteurs qui, traditionnellement, vivent indépendamment l’un de l’autre au sein d’une même culture d’entreprise se concrétise sur la durée avec de nombreux échanges entre services : il n’est pas rare de voir un technicien en réunion avec une juriste sur un projet commun, et pas seulement des réunions de fin de projet. Il y a un partage de l’information, une sensibilisation voulue sur les problématiques de chaque service sur un même projet afin que la solution finale puisse convenir à tous.
Je me dois également de noter que pour resserrer les liens entre les employés d’horizons différents, des événements sont organisés comme la journée du défi de l’amélioration continue qui fait travailler ensemble sur un problème d’entreprise des personnes qui se côtoient peu au quotidien. Ou encore les soirées Afnic et l’organisation de jeux une fois par mois qui permettent de découvrir les gens dans un cadre non-professionnel, cassant une fois de plus les barrières entre services autour de centres d’intérêt extérieurs au monde professionnel.
Le service juridique : le visage derrière le Code
Mais d’un autre côté, la direction juridique c’est aussi et surtout un groupe de personne : il ne fallut que peu de temps pour que le « je » devienne « nous » et que je me sente intégré au service, quand bien même je n’avais pas encore toutes les clés pour en comprendre le fonctionnement ou que je n’étais que de passage dans cette association. Ces différentes personnes m’ont aidé et accompagné, conseillé et écouté tant sur mes questions que sur mes égarements. Elles ont su se montrer suffisamment ouvertes d’esprit pour ne pas être bloquée par nos interactions et nos différences. Et je dois bien avouer que c’est bien la première fois que je vis cela dans mes expériences professionnelles.
Le droit du nom de domaine : l’exploration d’un monde juridique nouveau
Mais le service juridique, c’est aussi un cadre de travail atypique ! Si je devais le décrire grossièrement en une seule phrase, ce serait « Adieu le Code civil, bonjour la Charte de nommage ! ». L’aspect juridique de l’Afnic correspond essentiellement, mais pas seulement, au droit des noms de domaine. Et c’est un droit dont on parle assez peu avant que l’on y soit confronté professionnellement, ce qui est alors tout particulièrement déroutant. Ce stage fut une excellente opportunité d’en apprendre plus sur cette matière, et notamment sa manifestation la plus visible qu’est la plateforme alternative de résolution des litiges SYRELI. Cette expérience m’a permis d’avoir un œil peu commun sur cette procédure, d’en suivre le fond et de saisir les tenants et aboutissants de nombreuses décisions. Aujourd’hui, je pense que c’est une compétence à valoriser dans mon expérience, puisque c’est une réel atout que d’avoir pu approcher comme je l’ai fait ce droit en lien avec le nom de domaine.
L’Afnic : un vecteur de sensibilisation
Enfin, mon expérience au service juridique, et au sein de l’Afnic en général, est une sensibilisation. Bien que disposant d’une formation en informatique, le nom de domaine restait pour moi assez obscur. Vivre ce stage au sein de l’Afnic, c’est aussi comprendre la valeur d’un nom de domaine et comprendre ce qu’il représente. Ce n’est malheureusement pas quelque chose que l’on enseigne, même dans des formations techniques, et c’est bien dommage puisque le nom de domaine est un vecteur de communication extrêmement important sur la vie numérique de l’Internet, un monde où il est de plus en plus nécessaire d’être présent.
L’Afnic fut donc pour moi l’occasion de côtoyer des gens venant de différents horizons, et d’avoir des échanges sur tout type de sujet. Il est difficile de quantifier l’apport personnel, puisque je ressors de ce stage avec de meilleures connaissances juridiques, mais également fort de tout un tas de connaissances et d’approches de domaines connexes à mon activité.
Étant fan de science-fiction, je vais me permettre de conclure sur une analogie un peu originale : si l’Afnic était un vaisseau spatial, le Support serait certainement le radar qui sonde l’espace, la DSI serait certainement le moteur qui permet au vaisseau d’aller toujours plus loin, la Direction Générale serait le pont de commandement… et le service Juridique serait certainement le bouclier qui protège de l’extérieur et s’assure de l’intégrité de l’intérieur.